Chaos, Crossing (192 pages, 15 novembre 2022) regroupe une grande partie des poèmes publiés dans Chaos, Traversée (49 pages, 2019), livre bilingue français-anglais, augmentés d’autant de poèmes inédits.


Commentaires (traduction en français)
Chaos, Crossing PAPERBACK – Olivia Elias, Kareem James Abu-Zeid (Translator) : Small Press Distribution (spdbooks.org)

Olivia Elias, enfant de la Naqba, est une citoyenne du monde, résidente tour à tour de différents pays : Liban, Canada, France. En tant que poète, elle demeure toutefois une Palestinienne, habitée par le paysage, le langage et une mémoire plus vaste et plus profonde que toute autre femme en faisant preuve d’une retenue qui honore le chagrin et la rage. Il faut aussi souligner le très beau travail de re-création du traducteur. En devenant « son double», pour reprendre l’expression d’Abdelfattah Kilito, Kareem Abu-Zeid met à la portée des lecteurs anglophones une voix unique et nécessaire de Palestine. Marylin Hacker

J’avais commencé à noter certains passages de Chaos, Crossing mais la liste s’est tellement allongée qu’il m’est vite apparu que ce n’était pas là un recueil ordinaire de poésie. L’on doit d’abord avoir perdu foi dans les mots pour se débattre ensuite, comme le suggèrent ces poèmes, avec chacun d’entre eux, chaque coupure de ligne, leur emplacement sur la page. Le traducteur, Kareem Abu-Zeid réussit à transmettre la tension et l’urgence qui animent l’auteure, invitant le lecteur à s’arrêter à chaque mot et à considérer l’une de ses questions centrales : Est-il possible que trop de rage tue la rage ? Ahmad Almallah


La poésie d’Olivia Elias, traduite avec art par James Abu-Zeid, se fraie un chemin à partir des profondeurs de la terre créant, à travers ruines et destruction, grâce et beauté et jouant de la tension entre chaos et innocence. Dans ce recueil tendre et fière odyssée autour du monde et profonde plongée dans la psyché humaine, l’auteure décrit comment, lorsqu’elle a peur, sa grand-mère « trace autour d’elle les cercles magiques ». Ses poèmes le font pour nous. Sylvie Baumgartel

Les évènements et lieux évoqués dans Chaos, Crossing offrent à ceux qui s’y arrêtent un large champ de questionnement et des os à prélever sur les mâchoires qui claquent. Partout, la terreur d’état se déploie sans masque, et la guerre est occupation dans les camps couloirs et les voies de déplacement forcé. Une onde de furie cosmique traverse chacun de ces poèmes. Affirmations de refus « d’une citoyenne-scribe de Palestine et du monde » à relire et à habiter. Grâce à l’habile travail d’édition et de traduction de Kareem James Abu-Zeid, ils font aujourd’hui leur entrée marquante dans la poésie de langue anglaise. David Larsen

Chacun des puissants poèmes d’Olivia Elias porte la marque de l’inattendu : l’exil s’enracine au fil du temps, la guérison est une grande roue et la perte un bourbier qui mène au langage. Ce livre est une joie à lire. Jennifer Croft